Comme tous les bambins, on m’a lu des contes de fées : je savourais ces récits, imaginant les robes, les châteaux, les fins heureuses. Comme beaucoup d’enfants, chaque Noël, on m’emmenait au cinéma voir le dernier Disney et j’adorais ça, entendre encore et toujours la même légende héroïque, déclinée dans différents lieux, différentes époques. Comme de nombreuses petites filles, j’ai enfoui dans un coin de mon inconscient cette histoire du prince qui arrive un beau jour et qui change la donne.

Sans me l’avouer, je crois que je l’ai attendu longtemps cet homme sur son destrier. Au point de repousser certaines aventures professionnelles, au cas où, parce que sait-on jamais, s’il surgit… Longtemps, j’ai rêvé de LA grande romance, du couple éternel, de l’image papier glacé du chéri et des enfants – je cultivais ce rêve tout en nourrissant une admiration pour d’autres modèles, Alexandra David Néel, Marguerite Duras, les sœurs Brontë, George Sand, Olympe de Gouges, Simone de Beauvoir, Marie Curie et d’autres…. Je ne voyais pas le conflit, je ne mesurais pas combien il faut s’affranchir d’un certain imaginaire collectif pour emprunter d’autres routes, obtenir d’autres succès.

Il y a quelques années, j’ai compris que cette fable du sauveur n’était pas un poison uniquement réservé aux femmes. Tous les êtres humains peuvent tomber dans ce piège, ils peuvent tous succomber à la tentation de déléguer à un autre, plus malin, plus fort, plus beau, la réalisation de leurs rêves. Certains attendent de gagner au loto, d’autres réclament des aides publiques, d’autres encore se plaignent à leur patron, rendant la personne en charge de l’autorité responsable de toutes leurs insatisfactions. On pourrait multiplier à l’infini les exemples… Il est si difficile de prendre pleinement possession de sa trajectoire, conquérir sa liberté, assumer ses échecs, se battre pour ses rêves.

Dans ma propre expérience, le retournement a été rendu possible par la philosophie, la psychologie et la quête spirituelle. Me défaire des conditionnements inutiles, sortir des loyautés pesantes, épouser ma vie et ses défis – parce que chaque âme est invitée à cela, trouver son propre chemin, construire son bonheur. Il n’y a personne, jamais, qui vient vous sauver. Il y a certes des mains tendues mais le boulot est à faire soi-même. Reconnaître les désirs profonds de son cœur, dans toutes les sphères, et les incarner dans le réel. Un boulot qui est long, exigeant, mais ô combien délicieux quand on remporte certaines victoires.

Cette semaine, je lance un podcast poétique, un projet qui occupe ma tête depuis des années. Un projet qui m’a demandé de franchir des peurs, éliminer des doutes, chercher des ressources nouvelles, un projet qui n’est pas parfait mais qui a le mérite, déjà, d’exister. Un projet qui, je le sais, va s’améliorer au fur et à mesure. Je suis fière de mettre de la poésie dans le monde. Cela traduit les valeurs qui m’animent. Avec ce podcast, je ne sauverai personne – mais peut-être, je mettrai un sourire sur votre visage, j’envelopperai votre corps d’une onde de douceur, je ferai frissonner votre peau. Vous me direz… Vous pouvez écouter dès maintenant le premier épisode, autour de la poésie d’Andrée Chedid.

> Et vous, comment donnez-vous vie à vos rêves ?

> Envie d’embarquer avec moi dans mes nouvelles aventures ? Contribuez à mon projet de podcast ! La poésie, c’est LE lieu de la puissance, la puissance des émotions, la puissance de l’émerveillement, la puissance de la connexion à ce qui nous dépasse… cette puissance du sensible dont notre époque, nos âmes, ont tellement besoin – comme une eau aux pouvoirs magiques. Le projet est lancé depuis le 27 septembre, je vous réserve des surprises magnifiques qui vous donneront des frissons.

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