Auteure | Conférencière | Coach

2021 Chronique V8 – VIE MORT VIE

Et la roue tourne, encore et encore, et les jours défilent, et les passages symboliques, qui suivent la courbe des saisons, se succèdent. Nous venons de traverser la fête de Pâques, qui colle, sur le calendrier, avec l’arrivée du printemps. La célébration pascale nous propose un récit de résurrection, tout comme le printemps nous offre un spectacle de résurrection, une explosion de couleurs, formes, senteurs, après l’engourdissement hivernal.

J’aime être au diapason de ce qui se joue sur le terrain symbolique. J’aime profiter de l’occasion, d’un murmure de tradition venu du fond des âges, pour en faire une question personnelle. Là, je sais que l’invitation de l’éphéméride est d’interroger ce qui doit mourir en soi pour mieux renaitre, vert, vibrant et parfumé.

En fait, il s’agit toujours de cela : qu’est-ce que je laisse mourir ? Quel vieux manteau je retire pour aller vers une parure qui me conviendra mieux ? Comme le serpent, entamer une phase de mue. Comme un papillon, sortir de la chrysalide. Parfois, c’est un comportement à lâcher, parfois une habitude à perdre, parfois une certitude à quitter, parfois une relation qui doit évoluer, parfois un lieu à abandonner derrière soi. Se dépouiller encore, toujours, pour aller pleinement vers soi, avec un sentiment d’allègement, une sensation de disponibilité à l’inconnu, avec une envie renforcée de vivre.

Ce printemps, je sens qu’il faut me débarrasser de peurs irrationnelles. Par exemple, je ne conduis pas parce que j’ai une trouille panique sur la route. J’ai obtenu mon permis il y a plus d’une décennie mais je ne touche jamais à un volant. J’ai l’impression que je n’arriverai jamais à contrôler tous les paramètres, je crains de me laisser dépasser par une situation, manquer de réflexes, percuter un autre véhicule, un mur, un platane. C’est idiot, c’est gênant, et ça me complique le quotidien. Ce sera un de mes chantiers ce printemps : laisser mourir ma frousse de périr en voiture pour me réinventer en conductrice sereine.

On est d’accord : c’est un exemple, un détail, mais c’est aussi une expérience qui, en se glissant sous le miroir grossissant, dit quelque chose de plus fondamental dans mon rapport à la confiance. Et j’ai la conviction que tout ce qu’on réussit à conquérir en soi, toute libération du passé, toute liberté au présent, bénéficie autour de soi. Comme un battement d’aile à un endroit peut provoquer une tornade à un autre, tous les changements micros ont des effets macros. Au fond, nous aurions ce même besoin collectif aujourd’hui : moins de peur, moins de paralysie, moins d’entrave, pour trouver comment écrire le prochain chapitre de notre destinée, plus confiante, et donc plus solidaire, plus créative, plus harmonieuse.

Et vous, qu’avez-vous besoin de laisser disparaître pour renaître ?

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Pour changer le monde : changeons les récits qui circulent. J'ai à coeur de remettre joie, beauté et optimisme dans les imaginaires collectifs.

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