L’été, il semble plus facile d’être heureux. Loin du travail, des habitudes, des soucis. Quand il est possible de renouer avec la part intacte en soi, celle qui sait comment se faire du bien.

Pourtant, cet été encore, le bruit du monde ne s’est pas calmé. L’énumération des ravages est restée tonitruante – ici par le feu, là par la sécheresse, et plus loin, les torrents de boue. Sans compter les affrontements à l’Est, et les multiples épées de Damoclès qui sont décortiquées jusqu’à la migraine…. Et si on a réussi à tout éteindre quelques semaines, chaque rentrée présente son côté glaçant, au moment où l’on récupère le poids du réel.

Évidemment, il n’est pas question de s’exiler sur une île déserte, pour repousser la réalité. Nous vivons en 2022 et le monde est comme il est – ou du moins tel qu’on le perçoit. Comment garder un bout d’esprit vacances quand la gestion du temps reprend sa course millimétrée ? Quand les gros titres nous rappellent que l’heure est grave ?

En septembre, je navigue toujours avec ces questions. Dans mon expérience, un point se révèle fondamental : résister à la peur, cette émotion grise et gluante qui a le don de paralyser.

J’ai développé plusieurs réflexes pour stopper la marée visqueuse : le premier consiste à me répéter que si le pire est une option statistique, le meilleur aussi. Il y a tellement de scénarios envisageables à partir d’une même situation : il n’y a pas davantage de raison de faire pencher la balance vers la catastrophe. Les solutions aiment débarquer par surprise.

Quand le doute persiste, je relis la liste des moments où j’ai attiré la chance. Il y en a des dizaines. A chaque fois, cela regonfle mon muscle de la confiance. Oui, la confiance est un muscle. Elle se pratique, elle s’entretient, elle se chouchoute.

Un truc qu’elle adore, par exemple, c’est l’émerveillement. Prendre 10 secondes par-ci par-là pour croquer un morceau de beauté, pour s’offrir une émotion poétique. Une fleur sur un balcon, un nuage qui flâne, une petite fille qui parle à sa poupée. La confiance a besoin de la beauté. La beauté rappelle à la confiance qu’elle peut orienter son regard. Elle lui dit : tu peux combiner lucidité, contemplation et action, tu peux jongler entre clairvoyance et enthousiasme.

La beauté nous invite à prendre soin. De la plante dans son pot, de la gamine qui joue, des sourires qui nous sont chers. La beauté nous invite à la reconnaître en nous-mêmes, à prendre soin de nous-mêmes. Peu importe le sens : prendre soin de soi et prendre soin du monde. L’un stimule l’autre. La beauté nous murmure : renonce à alimenter la peur, ose rejoindre ton cœur, ouvre la perspective. Reviens à l’essence. Reviens boire l’eau de ta source vitale.

La seule question, au final, est celle de l’eau qu’on choisit pour se désaltérer.

> Ce texte fait partie de la série 2022 « de la confiance ». La confiance, en soi, en l’autre, en la vie, je suis convaincue que cela change une trajectoire… Vous aimez ce que je publie ? RDV sur les réseaux sociaux pour retrouver de la poésie, des idées lecture, et les autres chroniques que j’écris depuis 2016. Et si vous croyez en la nécessité de faire sa part de colibri, partagez ce texte.

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Bonne nouvelle : la saison 3 est en cours de finalisation… Diffusion prévue à partir d’octobre : youpi 😉

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