Il arrive qu’un malheur ait finalement des retombées positives.

Un échec dans les études qui oblige à emprunter une voie qu’on n’avait pas envisagée – et finalement se découvrir des talents cachés, se déployer plus librement.

Un licenciement qui oblige à démarrer une formation – et finalement s’épanouir davantage dans le job décroché à l’issue du processus de reconversion.

Une rupture amoureuse qui oblige à déménager, à partir pour se réinventer – et finalement découvrir une ville où l’on se sent mieux, où l’on se construit un équilibre plus heureux.

Parfois, un arbre couché en travers le chemin est une aubaine. Parfois, il faut prendre une bifurcation pour arriver à destination. Parfois, on vérifie cette chose a priori étrange, inconfortable, révoltante : c’est dans les épreuves qu’on grandit. C’est en affrontant la tempête qu’on peut un jour se retourner pour en voir les bénéfices primaires, secondaires, tertiaires.

Je ne dis pas qu’il faut souhaiter les malheurs. Je ne pense pas non plus que la douleur soit à glorifier. Je constate simplement, dans ma propre expérience, dans celle de mes proches, dans notre Histoire collective, comme ce retournement est fréquent.

A l’heure où la guerre inonde nos écrans et nos esprits, je réfléchis. Qu’est-ce qui va découler de cette situation dramatique ? Je pense aux civils qui souffrent, qui vivent dans la peur. Je me demande s’ils pourront trouver des ressources de courage et de solidarité pour traverser ces jours si dangereux. Peut-être qu’ils découvriront, dans ces circonstances terribles, la puissance de leur courage – une puissance qu’ils ne pouvaient pas anticiper.

Et nous qui vivons à plusieurs milliers de kilomètres, nous qui nous sentons concernés par leurs inquiétudes, peut-être que nous avons ici l’occasion d’incarner, par des actes, notre fraternité – sentir combien nous sommes tous reliés, expérimenter que nous pouvons avoir un impact, à notre échelle, par exemple en collectant de l’argent.

Peut-être aussi qu’il nous faut les images de la guerre pour se rappeler que la paix est fragile, qu’elle est à construire au quotidien dans nos interactions interpersonnelles, dans nos choix divers, et notamment ceux décidés dans un isoloir.

Qui sait ce qui se passera demain ? Personne ne peut voyager dans le temps et rapporter la réponse. En revanche, il nous appartient d’agir en faveur de la paix, à notre façon, selon nos moyens, tout comme on peut tenir la confiance en un dénouement de crise qui aura, à moyen ou long terme, des aspects bénéfiques.

> Cette chronique fait partie de la série 2022 « de la confiance », parce que la confiance, en soi, en l’autre, en la vie, je suis convaincue que cela change une trajectoire humaine… Vous aimez ce que je publie ? RDV sur les réseaux sociaux pour retrouver de la poésie, des idées lecture, et les autres chroniques que j’écris depuis 2016. Et si vous croyez en la nécessité de faire sa part de colibri, partagez ce texte.

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