2023 / 17 : DE QUEL CÔTÉ ?
- novembre 09, 2023
- by
- Mathilde Vermer
J’ai un cœur, et je suis heurtée quand ma grand-mère centenaire me raconte comment se passent ses soins à l’hôpital. Des heures d’attente quand elle réclame de l’aide, aucune info sur les traitements en cours, et cette solitude qui rend les jours si longs.
J’ai un cœur, et je suis heurtée quand un ami coupe les ponts. Un mur de silence pour éviter une conversation qui aurait pourtant permis d’évacuer le malentendu. En vain, je toque sur le mur pour reprendre le fil de nos échanges.
J’ai un cœur, et je suis heurtée quand l’actualité montre la violence qui se déchaine. Partout des enfants au regard vide, des parents désespérés de ne pouvoir les protéger, les nourrir, leur offrir un toit confortable. Des récits de cruauté qui me laissent perplexe.
J’ai un cœur, et je suis profondément touchée quand, par le biais d’un site internet, un inconnu me prête son logement, en ayant la gentillesse de remplir le frigo pour que je puisse manger des spécialités locales à mon arrivée.
J’ai un cœur, et je suis profondément touchée quand mon neveu, longtemps après, me parle d’un musée que nous avions visité ensemble. Ouvrir des possibles dans son esprit en laissant le souvenir d’une complicité – notre relation qui fleurit me réjouit.
J’ai un cœur, et je suis profondément touchée quand une personne m’envoie quelques lignes pour décrire comment la poésie lui apporte de la lumière. L’impression d’atteindre mon but : des étincelles de beauté circulent entre ma voix et des milliers d’oreilles.
J’ai un cœur : facilement blessé, facilement réchauffé. Comme tous les êtres humains, je passe du chagrin à la joie, et vice versa, parfois je traverse les 2 émotions simultanément. Je sais que je ne dois pas autoriser les blessures à éteindre mon espoir, à étouffer mon envie de contribuer, à atténuer mon bonheur à être vivante. Que d’efforts, quelle ténacité, pour s’arrimer au côté ensoleillé de l’existence !
Quand la noirceur du monde me jette à terre, je reviens à ma liberté. De quel côté ai-je envie d’avancer ? Ajouter une dose de mesquinerie, de découragement, de fermeture ? Ou avoir le courage de sécher mes larmes, me relever, tenir le cap de mes convictions ?
L’invisible, j’en suis persuadée, invite à sortir de la souffrance pour construire une réalité plus généreuse et plus harmonieuse. Dans mes actions, dans mes mots, j’ai décidé d’alimenter le côté le plus élevé de mon / notre humanité. C’est la mission que je me suis fixée, celle que je ne veux ni trahir ni abandonner, car elle constitue l’essence de mon identité.
En réfléchissant à nouveau, je m’interroge : ai-je vraiment le choix ?
Et vous, quels engagements avez-vous pris dans le secret de votre cœur ?
> Cette chronique fait partie de la série 2023 « de l’invisible ». L’invisible, c’est quoi ? Mystérieux et simple à la fois : je le définirai comme un hasard, un ressenti, un regard vers les étoiles. Vous aimez ce que je publie ? RDV sur les réseaux sociaux pour retrouver de la poésie, et les autres chroniques que j’écris depuis 2016. Et si vous croyez en la nécessité de faire sa part de colibri, partagez ce texte.
> Besoin de mots doux dans vos oreilles ? Découvrez le pouvoir de la poésie contemporaine à travers des capsules courtes et colorées. Les épisodes du podcast « L’Expérience Poétique » sont disponibles sur les plateformes (spotify, deezer, apple podcast, amazon, youtube, etc). Je lis mes poèmes préférés pour vous offrir un shoot de beauté et d’optimisme : des vitamines qui sauront accompagner vos journées !
> Votre soutien m’est précieux : merci pour les abonnements à ma page, ma newsletter, mon podcast, merci pour vos dons… Toutes les infos, tous les contenus écrits et audio, sont accessibles en ligne.
>>> Pour laisser un commentaire, retrouvez ce texte sur ma page FB.
> Portrait par Marine Lecroart