Est-ce qu’on décide vraiment de notre vie ? L’endroit où on nait, grandit, vit ? Notre tempérament ? Notre santé ? Nos facultés d’apprentissage ? Notre métier ? Le fait d’avoir, ou pas, des enfants ? Quelle est la marge de liberté dont nous disposons pour influencer notre trajectoire ?

Énormément de choses nous échappent – on navigue en composant avec les contraintes du réel. Tout comme on se débrouille avec les réflexes enracinés dans notre inconscient, avec les conditionnements qui découlent de notre éducation, avec les injonctions véhiculées par la société.

Dans les prochaines décennies, alors que des changements délicats se profilent, la question de la latitude de nos choix se posera peut-être avec une acuité plus douloureuse.

Si on perd le contrôle sur nos vies, comment tenir ? Avec quel moteur continuer à avancer ?

Paradoxalement, quoi qu’on traverse dans nos vies, je pense que l’enjeu sera d’aimer davantage la vie. Refuser de tomber dans l’amertume, la rancune, la frustration, pour apprécier ce qui existe déjà – cultiver ce qui dépend de notre élan de cœur, avec la conscience que l’amour est le socle de l’équilibre.

Ressentir plus d’amour pour notre terre, nos contemporains – afin d’unir nos forces, initier ensemble d’autres voies. S’investir dans des relations de qualité. Trouver du sens en rejoignant des initiatives alignées avec nos valeurs. S’ouvrir davantage à la convivialité, à l’art, à la spiritualité, à cet intangible qui suscite notre poésie, notre joie, notre confiance. Adopter l’attitude de l’enfant : rigoler souvent, s’émerveiller des traces de beauté, s’arrêter pour contempler le vivant.

Et si, au final, l’époque nous poussait à nous réinventer, gagner en sagesse pour sortir de la défiance, de la concurrence, de la domination – construire un paradigme neuf autour de l’intelligence collective et de la coopération ? Et si on s’autorisait à établir un nouveau rapport à la vie ?

> Cette chronique fait partie de la série 2024 « Transformation ». Une série sur le changement, vécu non comme un fardeau, une épreuve subie, mais comme un appel intime, comme une voie vers une vie pleine. Vous aimez ce que je publie ? RDV sur les réseaux sociaux pour retrouver de la poésie, et les autres chroniques que j’écris depuis 2016.