Auteure | Conférencière | Coach

2025 / 2 : AU TAPIS L’ADVERSAIRE

Il suffit d’un verre renversé, de clés égarées, d’un passage devant le miroir, un soir fatigué, pour que la voix se déclenche. Les reproches, les critiques, le sarcasme : des paroles cruelles, qu’on n’emploierait pas avec ses aimés, mais qu’on tolère envers soi-même.

Il suffit d’une envie qui suscite l’enthousiasme – mais qui bouleverse l’agenda, les projets, l’image qu’on a de soi – pour que les interdictions venues de l’enfance, de la famille, de la société, se réveillent bruyamment. Sois raisonnable : ne change pas de job dans le contexte actuel. Sois lucide : tu ne peux pas apprendre à jouer du piano à 40 ans. Sois pragmatique : tu ne peux pas déménager à l’autre bout du pays. Toutes ces injonctions qu’on absorbe, étouffant au passage nos élans, ce pétillement lié à l’inconnu, à l’aventure, au déploiement de nos talents. Demeurer à sa place, par sécurité, par prudence, continuer dans la même direction, sagement, tristement.

Il y a tellement d’occasions où l’on se met en travers de son propre bonheur, son expansion, son rayonnement. On se fait plus petit, plus inquiet, ou pire on se maltraite – en mangeant n’importe comment, en buvant trop, en s’entourant mal, en refusant de se soigner, en évitant de s’occuper des besoins essentiels de notre corps, notre cœur, notre âme….

On excelle beaucoup trop dans l’autodestruction et l’auto-sabotage. Et quand la conscience soudain fait effraction, quand on mesure l’étendue des dégâts, tout ce qu’on n’a pas vécu, tout cet amour qu’on n’a pas exprimé, tout ce plaisir qu’on n’a pas savouré, alors surgissent des sentiments obscurs, de la honte, de la culpabilité, des sentiments poisons qui pétrifient.

Est-on condamné à rester son propre adversaire ? Patauger dans une boucle misérable, se dédoubler entre bourreau et victime, cohabiter avec l’ennemi caché ? Quelle angoisse !

Évidemment, la porte de sortie existe. Ce qui change la donne, c’est d’accepter le passé. Admettre les opportunités manquées. Reconnaître les douleurs. Se dégager des remords. Puis choisir une autre destination. Prendre la décision de mieux se parler. Contourner les interdictions pour s’autoriser à être plus libre. Être attentif à ses besoins – parce qu’il faut d’abord veiller sur soi pour prendre soin des autres.

La paix avec soi-même est un travail intense : se débarrasser des réflexes encombrants pour s’ouvrir à plus de tendresse, pour fabriquer un quotidien avec plus d’allégresse…

Une vie passe si vite : pourquoi attendre pour devenir enfin son allié zélé ?

> Cette chronique fait partie de la série 2025, nommée « Accalmie ». Une série pour explorer les voies vers la paix, pour oser l’apaisement, la réconciliation, la détente, l’embellie, la main tendue…  Vous aimez ce que je publie ? RDV sur les réseaux sociaux pour retrouver de la poésie, et les autres chroniques que j’écris depuis 2016.

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Photo © Marine Lécroart Photographies

 

 

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