J’habite en ville et ma relation à la nature a longtemps été pauvre. Je ne connais pas le nom des arbres, des fleurs, des oiseaux. En revanche, depuis 5 ans, j’habite Marseille et je puise une force extraordinaire en regardant la mer et le ciel, le ciel et la mer, et l’astre solaire qui joue entre les deux, qui invente la lumière, qui décuple la sensation de splendeur et d’infini.

Ces jours-ci, à l’appel du printemps, je sens tout mon être qui se réveille. Les jours rallongent, la température remonte, la luminosité change… Plus envie de rester enfermée, travailler déraisonnablement, subir les écrans : je veux vivre !

NORMAL

Nous les êtres humains, nous avons une âme. Cette âme ne se satisfait pas de la routine, de la boulimie d’activités, de divertissements, de discours creux. Notre âme sait qu’elle a besoin de plus qu’un gros montant sur un compte bancaire, plus qu’une apparence parfaite qui attire les compliments. Notre âme a besoin de respirer – et d’expérimenter le réel, et de tisser des liens profonds. Pour cela, notre âme a besoin d’intelligence, de sensibilité, de contemplation….

L’arrivée du printemps est un coup de pouce pour revoir nos priorités. Marquer une pause, reconnaître que la saison change, que d’autres désirs émergent, leur accorder une place, avoir confiance en cet élan de vitalité – un élan qui aide à rester debout, avancer, faire face aux challenges de notre temps.

« Ils pourront couper toutes les fleurs, ils n’empêcheront pas le printemps ! » a écrit Pablo Neruda – soulignant combien la force du vivant alimente une ardeur subversive. Ses mots ont été repris par des milliers de personnes en 1973, quand le Chili a basculé dans un épisode sombre de son histoire.

Alors que l’époque est chahutée par des bouleversements fulgurants, alors que l’inquiétude accapare les esprits, le déferlement du printemps apporte des ressources qu’il serait dommage d’ignorer. Des ressources de joie, de beauté, d’amour qui sont faciles à mobiliser, qui contribuent à restaurer notre équilibre, à reprendre possession de nos facultés.

Il est temps de couper les réseaux, faire un tour dehors, regarder les arbres, s’occuper des fleurs sur le balcon, emmener les enfants en forêt, planifier un pique-nique, lire quelques pages de poésie, mettre de la musique pour danser dans le jardin… Tout ce dont nos âmes ont besoin pour augmenter le bonheur de vivre, pour emmagasiner de l’énergie, pour se gorger de soleil et de peps – tout pour retrouver la soif d’agir en étant un être libre, conscient, capitaine de sa destinée !

Je vous souhaite un printemps haut en couleur 🌈

> Cette chronique fait partie de la série 2025, nommée « Accalmie ». Une série pour explorer les voies vers la paix, pour oser l’apaisement, la réconciliation, la détente, l’embellie, la main tendue…  Vous aimez ce que je publie ? RDV sur les réseaux sociaux pour retrouver de la poésie, et les autres chroniques que j’écris depuis 2016.