NOUS RÉINVENTER – PISTE 33 : RÉHABILITER LA GENTILLESSE
- octobre 27, 2016
- by
- Mathilde Vermer
Il y a deux ans et demi, j’ai rencontré O. Et l’une des premières choses dont il m’a parlé, c’est de sa vie à Lausanne. Espagnol d’origine, et même catalan, il avait bossé en Angleterre, France, Belgique avant de se poser en Suisse, pays où il se sentait bien. Ma première réaction, en parisienne « pure et dure » a été de me moquer. Pour moi, la Suisse, c’était banques, montres et chocolat, l’ennui en prime. Pas du tout envie d’explorer cette partie-là de l’Europe. Et puis je n’avais pas envie d’une relation à distance. Je lui ai donc annoncé qu’entre nous, ce n’était pas possible, trop compliqué, merci, au revoir. Il a souri : « Ah bon ? Compliqué ? Il n’y a que trois heures de TGV entre les 2 villes. »
Comme je n’ai rien trouvé à rétorquer, j’ai fait l’expérience du Lyria. Pas si compliqué en effet. Et puis, on est tombé amoureux, et puis on a intensifié les voyages, et puis on s’est mariés et tout à coup, il est question que je quitte Paris, mon Paris chéri, Paris où je suis née, tout comme mes parents, ma grand-mère, et mes arrière-grands-parents. Quitter Paris pour Lausanne ??? Quitter tout ce que j’ai construit, m’éloigner de ma famille et mes amis, abandonner une vie culturelle passionnante ? J’ai lutté contre l’idée. Vraiment, avec acharnement. Mais vivre loin d’O ?
Alors j’ai amorcé la transition. J’ai d’abord repéré des lieux à fréquenter : espace de coworking, cafés où le climat est propice à l’écriture, cours de yoga. Ensuite, j’ai rencontré des gens, des Suisses et des pas-Suisses. Des amis et des contacts professionnels. Petit à petit, une vie à moi, dans cette ville, a débuté… et surprise, cette nouvelle vie, elle me plait ! De nouvelles opportunités, un nouveau souffle.
Vous savez ce qui me branche particulièrement ? Ici les gens sont gentils. Ce n’est pas une blague. Soudain, je me rends compte d’où je viens, ce cynisme parisien, le côté désabusé, l’agressivité répétée, le sentiment d’impuissance, la peur permanente du problème, l’angoisse financière parce qu’en indépendante, les derniers temps ont été très durs. Ici, ce n’est pas le pays des bisounours, il y a mille choses à redire, mais l’économie se porte bien, les inégalités sont moins fortes, et je remarque que les relations sociales sont plus cordiales.
A titre personnel, je n’ai pas l’impression de passer un examen à chaque fois que je rencontre quelqu’un, je n’ai pas le sentiment d’avoir à prouver quelque chose. En fait, je ne suis pas confrontée à la même défiance. Au contraire, chez mes interlocuteurs, il y a de la bienveillance. Voire du soutien : plusieurs personnes m’ont donné des conseils pour mon installation, pour mes démarches administratives, pour démarcher mes premiers clients. Je ne m’attendais pas à ces coups de pouce. Alors je les savoure…. Et je me dis, comment on en est arrivé là à Paris ? Comment se fait-il que les choses soient devenues si tendues et la gentillesse si optionnelle ?
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Vous avez une opinion sur la question ? Vous expérimentez quel climat dans votre coin ? Vous faites comment, vous, pour cultiver la gentillesse au quotidien ? Laissez un commentaire.
PS : Vous avez envie de faire le point sur les élans et les rêves qui vous traversent ? Vous avez besoin de mettre des mots sur certains souvenirs ? Venez écrire avec moi ! J’anime un atelier magnifique le 11-12-13 novembre à Lyon. Le titre ? « Ecrire pour aller vers soi ».
Ça vous parle ? Plus d’infos en cliquant là :
http://www.aleph-ecriture.fr/Ecrire-pour-aller-vers-soi
Au plaisir de vous y retrouver !
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