M’Chroniques n°10 – MARCHER SUR UN FIL
- mai 14, 2020
- by
- Mathilde Vermer
J’ai fini par admettre qu’il est impossible d’être bien avec les autres sans être bien d’abord avec soi-même. Impossible d’être à sa place dans le monde, et d’agir depuis cette place, si on est mal dans ses baskets. Il faut reconnaître ses blessures, les soigner, guérir. C’est parfois un travail long, qui exige des efforts. Chacun fait comme il peut sur ce volet. Il me semble aussi que prendre soin de soi passe par une vigilance au quotidien : ce que je mange, comment je répartis mon temps entre mes activités, comment je bouge, comment je communique, qui je fréquente, etc. C’est essentiel parce que c’est fragile, un être humain. Très sensible également. On est rapidement chahuté, perturbé, atteint, et c’est un effort ensuite de revenir vers son centre, son point d’équilibre.
Avant-hier, par exemple, je me suis réveillée avec le moral dans les chaussettes. Comme une agitation en moi, comme une inquiétude diffuse. En réfléchissant, j’ai fait le lien entre mon état intérieur et un film regardé la veille pour « me détendre ». Visiblement, je n’avais pas fait le bon choix, l’intrigue avait fait jaillir de l’angoisse, et l’angoisse flottait encore en moi.
Ce n’est pas la première fois que je fais le lien entre des perceptions venues de l’extérieur et mon état intérieur. Ainsi, je ne regarde jamais de films d’horreur parce que cela a beaucoup trop d’effet sur moi – et je n’ai pas besoin d’abîmer mes nuits avec des cauchemars atroces. Je ne joue pas non plus à des jeux vidéo violents – ça ne m’amuse pas de dégommer des petits bonhommes… Je préfère mettre la musique et chanter, et danser, et rire, si j’ai besoin d’évacuer des tensions.
En cette période d’incertitude, avec une ambiance globale qui génère du stress, je sens que je dois filtrer davantage. En conséquence, je lis des quotidiens en ligne, mais je ne regarde pas les chaines de télé. Pour des infos plus poussées sur des questions de fond, j’adore podcasts et documentaires : j’y trouve de la matière pour élaborer ma pensée sur les sujets qui me passionnent (écologie, éducation, spiritualité, entreprenariat, littérature, intelligence collective, inclusion sociale, etc). A travers ces sources, je découvre des initiatives stimulantes qui confirment que les choses bougent, j’entends des personnalités inspirantes qui se mobilisent aux quatre coins de la planète. Des contenus qui m’aident à vivre, qui nourrissent mon optimisme.
Cette semaine, alors que la vie reprend timidement ses couleurs, entrainant chez moi un mélange d’excitation et d’anxiété, je cherche comment cultiver la confiance. Je regarde le réel avec lucidité, je constate la complexité des situations pour notre société, pour moi qui dois déménager à l’autre bout de la France, je sais que les problèmes sont nombreux et qu’il n’y aura pas de réponse simple. Dans ce contexte, il y a des choses en mon pouvoir, et des choses qui me dépassent. Et ce serait absurde de tout vouloir contrôler, de vouloir être rassurée : il faut avancer sur le fil, marcher prudemment, un pas après l’autre, en trouvant des solutions au fur et à mesure, en acceptant d’être déstabilisée, pour ensuite revenir vers ma verticalité.
Et vous, comment vous vous débrouillez pour maintenir votre équilibre ? Qu’est-ce qui vous permet d’être bien ces jours-ci pour ensuite agir comme vous le souhaitez ? Laissez un commentaire bienveillant si vous avez envie de dire un mot sur votre réflexion actuelle.
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