NOUS RÉINVENTER – PISTE 1 : ALLER AU CINÉ POUR VOIR « DEMAIN »
- janvier 11, 2016
- by
- Mathilde Vermer
La journée a mal commencé. Bowie mort. Partout sur le web, Bowie mort. J’ai pensé à l’expo que lui avait consacré la philharmonie au printemps dernier. J’ai pensé à la puissance de sa musique, à son génie incroyable pour accompagner sa voix avec costumes et maquillages, un univers visuel coloré et neuf. J’ai pensé à son refus des normes, à sa capacité à être libre, à sa créativité infinie. J’ai pensé à tout ça et je me suis dit, merde, encore un grand maître qu’on perd…
Moi, je mets Bowie dans la catégorie des Shakespeare Picasso Hugo Dali Saint Laurent Mozart mais aussi Madonna et Michael Jackson. Oui, même catégorie pour moi. Des artistes qui ne cessent de se réinventer, qui créent qui créent qui créent et qui nous montrent ainsi le chemin. Nous aussi, on peut faire beaucoup. Nous aussi, on peut changer encore et encore, trouver d’autres manières de travailler, d’autres territoires à explorer. Nous aussi, on peut jouer, avoir du plaisir – car Bowie et toute la clique avaient du plaisir, oui, et de la joie, une joie intense à faire ce qu’ils faisaient.
Donc ce matin, gros coup de blues. La suite de la journée a confirmé le ton morose. Des tensions avec des gens au boulot, une queue trop longue à la mairie où j’allais demander un papier, une déception au sujet d’un projet que je suis en train de mettre en place…. Des drames du quotidien. De quoi marcher en traînant les pieds, en regardant le trottoir, en bougonnant d’une façon plaintive.
Et puis ma meilleure amie a appelé pour me proposer de partir à la campagne ce week-end : j’ai senti un sourire venir. Timide encore.
Et puis, j’ai eu une jeune femme au téléphone qui m’a dit ô combien elle avait aimé mon roman, « Après Ramallah ». Elle avait adoré et elle voulait des conseils : comment on fait pour bosser en ONG ? Par où on commence quand on a de l’énergie à revendre et une envie immense de contribuer ? Notre échange, son enthousiasme m’a boostée. J’ai senti mon sourire s’élargir.
Et puis, je me suis dirigé vers le cinéma. Je voulais voir le film de Mélanie Laurent et Cyril Dion, intitulé « Demain ». Le point de départ de ce docu, c’est le constat alarmant de plusieurs scientifiques. Nous détruisons la biodiversité à une vitesse terrifiante : il nous reste à peine 20 ans pour réagir avant que la vie sur terre se transforme en cauchemar pour tous ses habitants. Un constat que nous avons tous entendu… alors que nous avons tous beaucoup moins entendu parler des solutions et des initiatives positives qui sont en train de jaillir partout sur la planète. Le film explore plusieurs axes (agriculture, énergie, économie, démocratie et éducation) avec intelligence, peps, pédagogie. Des idées, il y en a pleins, des pistes, elles sont nombreuses, certaines très faciles, peu coûteuses. De quoi avoir de l’espoir, plein d’espoir, se dire que le monde est vaste et beau, et qu’on va y arriver.
Surtout, à un moment, au détour d’une interview, surgit une référence à Bowie. Murmure dans la salle. A cet instant, je me suis dit, c’est un signe. Voici le monde qui nous attend, voici le monde qu’on peut créer. Bowie nous a ouvert la voie, à sa façon, à nous de poursuivre, chacun dans notre zone de compétence.
Alors, voilà, maintenant, il est 23h et je ne suis plus triste. Bowie n’est pas vraiment mort, en fait. Bowie nous lègue sa musique, une musique à mettre à fond, une musique qui sèche les larmes, qui donne juste envie de danser, une musique qui sera pour toujours la bande-originale de nos vies, des vies qui doivent servir à se mettre en mouvement, innover, restaurer ce que le capitalisme délétère a tenté de détruire. Tentative que nous allons mettre en échec. Demain, tout est possible. Demain nous sommes ensemble et nous sommes des milliards, debout, en vie, pleins de désirs et de ressources.
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PS : Le film évoque aussi la permaculture – vous souhaitez vous former à cette technique ? Allez regarder les très chouettes programmes de GreenFriends-France.