2023 / 20 : SUR LA TRACE DES LOUPS
- décembre 21, 2023
- by
- Mathilde Vermer
Vous connaissez cette sensation. Quand une voix s’infiltre dans vos oreilles.
Celle de la poétesse, d’abord. Elle murmure :
Ma force c’est d’avoir compris
La beauté des montagnes
D’avoir dormi dans le ventre des forêts
Vous n’y prêtez pas attention, c’est un bruissement, un détail, une distraction.
La magicienne s’approche, elle questionne :
Entends-tu l’appel de la terre ?
Connais-tu la dimension sauvage du vivant ?
Suivras-tu la trace des loups, vers ta pleine liberté ?
Le dictionnaire précise :
Le mot « sauvage » dérive du latin « silvaticus », fait pour la forêt. Les animaux sauvages vivent en liberté, non domestiqués, dans la nature. Les fleurs sauvages poussent spontanément, sans être cultivées, là où une graine, portée par le vent, a trouvé refuge.
Aidé par l’invisible, le volume augmente, les voix s’imposent dans votre esprit.
Le philosophe tonne :
Nous sommes des vivants qui n’aimons plus la vie. Pourquoi sans cesse alimenter la mécanique du prosaïque, du fabriqué, du mesuré ? Il est temps de revenir à l’essentiel. Revenir au sublime du réel, au poétique, au sauvage, à la création, à la présence.
Le message, étourdissant, oblige à s’arrêter, à l’écouter.
Soudain, en plus des voix, il y a des images partout. Sur le web, des photos de loups, de requins, d’arbres. Sur les panneaux publicitaires de la ville, des logos stylisés, renards, panthères, poissons, aigles, tortues. Sur les murs, des graffitis, baleines, hiboux, ours, araignées, mouches, fleurs et jungle.
Soudain, le téléphone propose une série de podcasts autour des félins, un reportage autour de la conscience animale, et dans les parcs, vos yeux regardent les corbeaux avec une fascination nouvelle.
En cette période de Noël, les lumières qui clignotent, les magasins encombrés, les sapins lourdement décorés, vous soufflent de fuir. Quitter la cité, s’évader dans les bois, marcher à travers la campagne ensommeillée, grimper en haut des montagnes enneigées, redécouvrir la splendeur de la terre en hiver. S’ouvrir à l’intensité de ce qui vit en nous et autour de nous.
Oui, nous sommes nés pour être les gardiens, attentifs et amoureux, de la planète. Ce rôle, c’est le plus surprenant des cadeaux.
> Cette chronique est la dernière de la série 2023 « de l’invisible ». L’invisible, c’est quoi ? Mystérieux et simple à la fois : je le définirai comme un hasard, un ressenti, un regard vers les étoiles. Vous aimez ce que je publie ? RDV sur les réseaux sociaux pour retrouver de la poésie, et les autres chroniques que j’écris depuis 2016. Et si vous croyez en la nécessité de faire sa part de colibri, partagez ce texte.
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>>>Et pour les références dans ce texte :
1- Extrait du poème « Ma force », de Cécile Coulon, dans le recueil « Les Ronces », publié au Castor Astral, 2018
2- Pour la magicienne, les propos renvoient au travail atypique de Ryselen Lacroix.
3- Pour le philosophe, les mots sont ceux d’Aurélien Barrau, à l’occasion de la sortie de son dernier livre, »L’Hypothèse K », Grasset, 2023