NOUS RÉINVENTER – PISTE 12 : DES ÉCOLES QUI DONNENT ENVIE D’APPRENDRE
- mai 10, 2016
- by
- Mathilde Vermer
La semaine dernière se tenaient les journées de la Refondation de l’Ecole. Au programme de ces deux jours lancés par le gouvernement, une multitude d’axes de travail : rythme scolaire, formation des enseignants, décrochage, éducation culturelle, usages du numérique, etc. Que des questions incontournables pour nos enfants, pour le futur de notre société, alors que le débat sur les méthodes et le contenu de l’enseignement dure depuis… depuis quand exactement ? ça fait combien de temps qu’on dit que l’école est en crise ?
L’éducation, tout le monde a un avis dessus, et en même temps, comme dans d’autres domaines, il est difficile de l’extérieur de se rendre compte des évolutions récentes, des réalités du « terrain », des besoins réels des enfants. Moi, par exemple, je trouve les pédagogies alternatives assez passionnantes.
L’essentiel pour ces pédagogies (notamment dans les approches Montessori et Steiner) est d’aller au-delà de la transmission du savoir : elles abordent les questions du savoir-faire et surtout du savoir-être. L’individu est pris en considération dans sa globalité – avec ses aspects affectifs, psychiques, physiques, artistiques qui évoluent à mesure qu’il grandit. Pour susciter la motivation de l’enfant, il est nécessaire de partir de son vécu, de ses centres d’intérêt. Il faut le pousser à faire des expériences par lui-même, à être actif dans son apprentissage. Sont encouragés la diversité des activités ainsi que le travail de groupe.
Ainsi, la méthode Maria Montessori est basée sur l’observation de l’enfant. Sa personnalité et les rythmes qui lui sont propres sont analysés. À partir de là, on veille à respecter son fonctionnement, son autonomie tout en l’éveillant à la vie sociale. L’éducateur accompagne la croissance de l’enfant, et n’impose pas de savoir a priori. Cette pédagogie a eu une large influence notamment sur certains psys, dont Dolto, mais aussi sur l’éducation traditionnelle. C’est ainsi que, dans les classes maternelles, on a mis à disposition des jouets et du matériel adaptés à la taille et aux besoins des tout-petits.
http://www.montessori-lefilm.org/
Autre point de vue : celui de Rudolf Steiner, philosophe d’origine autrichienne. Selon lui, l’enseignement fait trop appel au côté rationnel de la personne, oubliant l’émotionnel. Or pour éduquer, il faudrait avant tout provoquer de l’enthousiasme. L’accent est donc placé sur les pratiques artistiques, et sur les langues vivantes. Toutes les matières ont la même importance, remettant en cause le concept d’excellence intellectuel pour valoriser les autres aptitudes, manuelles ou musicales par exemple. Les professeurs sont formés pour enseigner le chant, la sculpture et le dessin aussi bien que les maths et la géographie. L’équipe pédagogique est très soudée, les décisions sont prises de manière collégiale. Dernier point : les parents sont énormément impliqués dans la vie de l’établissement.
Oui, évidemment, se pose la question du financement de ces écoles. Les réserver à une élite, ce n’est pas du tout le projet initial. Alors comment on fait ? Quelles idées pourrait-on reprendre ? Comment faire pour que l’école « traditionnelle » suscite davantage d’enthousiasme et nourrisse les têtes, les corps, les cœurs de ceux qui la fréquentent ? Je ne sais pas, je continue à lire, à me renseigner…
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