NOUS RÉINVENTER – PISTE 14 : PACIFIER NOTRE RAPPORT AU TEMPS QUI PASSE
- juin 01, 2016
- by
- Mathilde Vermer
Souffrir de l’urgence,
la ressentir comme un grésillement de fond, toujours présent,
la vivre comme une forme d’intranquillité.
Jamais assez d’heures pour tout aboutir.
Les journées qui glissent, qui ne se laissent pas retenir, qui insidieusement laissent leur trace.
Foutu temps qui jamais ne ralentit.
S’en vouloir de courir toujours, de ne pas se poser, de tout faire dans la frénésie.
Et puis, se rendre compte qu’il y a de la fuite dans cette multiplication d’activités.
Fuite du vide – les heures creuses qui laissent apercevoir les gouffres en soi.
Fuite du bonheur – se donner du temps pour soi ? s’autoriser à visiter une expo, comme ça, entre deux rendez-vous ? se permettre des instants frivoles, loin des diktats productivistes, loin de l’idéal de performance… temps volé ?
Fuite de soi, au fond.
Se conformer au modèle de la société, au rythme de la ville, courir comme les autres, parce que c’est comme ça, parce qu’il faut, parce qu’il n’y a plus d’espace pour interroger les habitudes.
Finalement, le temps n’y est pour rien.
Le problème n’est pas dans les minutes qui seraient trop courtes.
Le problème, c’est de faire les bons choix.
Mettre le temps au service de ceux qui importe vraiment.
S’écouter.
Parfois la cadence est ultra-rapide et c’est délicieux ainsi.
Parfois, c’est la lenteur qui est le tempo adéquat.
Tâtonner, jongler, s’adapter, souffler, garder le sourire.
En ce mois de juin pluvieux, moi, j’ai une soif d’art.
J’ai envie de m’arrêter devant les toiles du Douanier Rousseau.
J’ai envie de plonger dans les tableaux de Paula Becker au Musée d’Art Moderne.
J’ai envie d’une pièce de théâtre, d’un spectacle de danse, d’un concert.
J’ai envie d’art pour goûter à l’éternité de la beauté, de l’émotion brute, du partage d’âme à âme.
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