La saison nous envahit de sa nuit. Il fait vite noir et le froid mord. Désagréable quand l’humidité se glisse en soi, ouvrant une brèche pour les pensées qui tourbillonnent, pour les émotions qui brassent. Décembre est un mois difficile à aimer. Trop d’effervescence. Trop de souvenirs qui remontent. Et la tentation de dresser le bilan de l’année écoulée. Et le risque de plaquer des questions stériles sur l’avenir.

Comme d’autres personnes, je voudrais fuir. Pas en partant loin – non, pas besoin. Juste envie de dormir. Juste envie de connaître l’éternité dans un long bain. Goûter à la tendresse de la chaleur et du silence.

Mon corps dit qu’il faut hiberner. Et la tête acquiesce. L’heure est au retrait, s’éloigner de l’agitation, ne plus forcer le sourire, ne plus s’épuiser à donner le change. Sans s’excuser, sans se justifier, disparaître des radars. Quitter l’époque.

Visiter l’intérieur. Écouter la voix qui, dans le flot, insiste. Observer les images qui, dans le chaos, persistent. Réfléchir avec honnêteté. Méditer avec assiduité. Admettre qu’il y a du bon dans la lenteur, la sobriété. La réparation des plaisirs simples. Un air de musique. Un thé sucré. Une trace de parfum sur la peau. Une bougie où danse une flamme dorée.

Avoir confiance que la pause est la meilleure des réponses. Bénir isolement et introspection qui nourrissent un autre rapport à l’existence. Accepter qu’il faut un temps de repli avant de rebondir. Accepter que l’obscurité enracine l’aspiration à une lumière qui irradie. Accepter, une fois encore, que la vie, même sombre, épurée, solitaire, est pleine, entière, sacrée. La vie, au-delà des étiquettes, la vie, au-delà du noir et du blanc, la vie qui engendre la vie…

La suite en 2025 : d’ici là, je vous souhaite le meilleur pour cette fin d’année ✨

> Cette chronique fait partie de la série 2024 « Transformation ». Une série sur le changement, vécu comme un appel intime, comme une voie vers une vie plus pleine. Vous aimez ce que je publie ? RDV sur les réseaux sociaux pour retrouver de la poésie, et les autres chroniques que j’écris depuis 2016.