Chronique de l’Ailleurs n°46 – RENTRER CHEZ SOI : PARIS
- décembre 22, 2017
- by
- Mathilde Vermer
Heureux qui comme Ulysse… Vous connaissez la suite. En ce mois de décembre, pour célébrer les fêtes en famille, je retourne chez moi. A Paris. Après une année de vie nomade, avec ses moments de joie, ses difficultés aussi, je reprends mes quartiers à Paris. Paris où je suis née, Paris où j’ai grandi, Paris que j’ai besoin de quitter, Paris que j’adore retrouver.
Comment je vais honorer ces retrouvailles ? Avec les mêmes réflexes un brin usés. Marcher le long des grands boulevards, sur les berges de la Seine, au bord du canal. M’engouffrer dans le métro, déchiffrer les affiches, observer les gens sur les quais. M’enfermer au cinéma, fréquenter des expos, siroter des cafés. Souvent, je prendrai le temps de m’émerveiller, les lumières, les monuments, l’élégance, parfois celui de m’énerver, parce qu’évidemment, à Paris, il y a toujours un moment, la foule, le retard du bus, la tension dans les rapports humains, où l’agacement monte.
C’est bizarre l’attachement à un lieu. Mélange de souvenirs qui surgissent au détour d’une rue, sentiment de familiarité parce qu’on connaît les codes, les habitudes, les défauts et les qualités de ceux qui peuplent les artères de la cité. Peut-être, réflexion faite, que je suis amoureuse de Paris. Envoûtée par sa beauté, sous l’emprise de son rythme saccadé. Oui, amoureuse, mais à la façon des « vieux amants » dont parle la chanson de Brel. Un amour qui a survécu au temps qui passe. Un amour qui a persisté, malgré les tempêtes, malgré la routine. Un amour qui reconnaît que c’est difficile avec, mais que c’est impossible sans.
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