Chronique de Nos Vies n°24 – S’ENTOURER DE BEAUTÉ
- juin 28, 2018
- by
- Mathilde Vermer
La beauté, dans les landes, on la voit partout. Forêts denses, aux arômes de pin, si théâtralement verticales, vent qui sculpte les dunes, soleil qui devient orange avant de tomber dans la mer… Coralie est tombée amoureuse de cette côte sauvage, il y a vingt ans, alors qu’elle venait travailler pour l’été, dans un club de vacances. A la fin de la saison, elle a refusé de repartir à Lyon, sa ville d’origine.
Coralie n’est pas fâchée, cela dit, avec ses racines. En ce moment, elle pense souvent à son grand-père, qui travaillait dans le secteur du tissu d’ameublement : jusqu’au milieu des années 60, il parcourait les villages de la vallée du Rhône pour négocier les étoffes, il savait distinguer du bout des doigts la qualité d’une matière… Est-ce son expertise qui l’a prédisposé à aimer le linge basque ? Elle voudrait le penser, imaginer que son choix actuel est le résultat d’une synthèse, entre son coup de cœur géographique et son héritage familial.
Coralie vient d’ouvrir une boutique. Elle vend des nappes rayées, de la toile pour transat, des coussins ventrus, de la vaisselle colorée, des paniers solides, de moelleuses serviettes de plage, des photophores bariolés, des bougies odorantes – tout pour profiter de l’été, tout pour s’aménager un nid douillet. Le point commun entre ces objets ? Des productions régionales, fabriquées par des créateurs épris de leur terre, des productions de qualité, en lien avec un savoir-faire traditionnel et des convictions écologiques. A l’heure où la planète va mal, il faut revoir nos modes de consommation, lutter contre le jetable, consommer durable, consommer local, privilégier quelques beaux objets plutôt qu’une tonne de babioles.
A ses clients, elle explique son positionnement. Il est loin l’univers du supermarché, avec le sentiment de vide, la sensation de froid, le tempo pressé de ses allées encombrées. Elle raconte qui sont ses fournisseurs, comment elle les a trouvés, la différence avec la marchandise plastique importée du bout du monde. Avec le sourire, elle défend les artisans inventifs et les industries de taille modeste qui emploient localement. Elle aime discuter de cette immense richesse. Elle aime aussi, en prenant le temps de dialoguer, replacer le commerce dans sa fonction ancestrale : permettre à des gens différents de se rencontrer. Sa boutique est un cocon, singulier, chaleureux, un cocon qui rend hommage à la beauté, qui invite à l’accueillir chez soi.
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Et vous, vous appréciez l’artisanat régional ? Quels sont les produits typiques de votre contrée ? Laissez un mot en commentaire.
PHOTO Empreinte Vieux-Boucau