Chronique vers la publication n°13 – SÉANCE DE DÉDICACE
- octobre 03, 2019
- by
- Mathilde Vermer
Il y a quinze jours, pour un salon, à Nantes, sur les transitions professionnelles, je suis invitée à une table ronde: je dois parler d’audace et de créativité. J’y participe en tant que romancière, chroniqueuse et coach. Très vite, j’évoque le poids de nos histoires familiales dans nos prises de risques, les interdits à dépasser, les autorisations à se donner. Je souligne l’importance de se relier à des figures emblématiques pour se réinventer. Je mentionne un processus qui prend du temps, qui se fait par expériences successives, en apprivoisant sa peur et son désir. L’audace comme une conquête de soi.
En sortant, on m’installe à une table pour dédicacer mon roman « Après Ramallah ». C’était une proposition du salon, cette dédicace. Je fouille dans mon sac à la recherche de mon feutre noir… Pas là ! Je n’ai plus l’habitude des signatures, j’avais oublié cette nécessité d’avoir un stylo… On me prête un Bic et me voilà prête.
Étrange de rencontrer des lectrices et des lecteurs autour de ce livre publié en 2012. Ce n’est pas que je renie ce roman, c’est qu’il appartient à une autre période de ma vie et de mon travail. Depuis j’ai écrit et publié des centaines d’autres textes, plus courts certes, des nouvelles, des contes, des chroniques… Le second roman, en revanche, se fait attendre. Pour mille raisons, je n’arrive pas à le boucler. Alors sur la table, il n’y toujours que la fiction parue en 2012, l’histoire de cette jeune femme qui part travailler en Palestine, dans une ONG, et qui s’effondre devant la réalité qu’elle découvre. Une histoire de désillusion et de reconstruction.
Plusieurs personnes, enthousiasmées par ce qui a été dit pendant la table ronde, s’approchent. Elles auscultent le roman, parcourent le résumé, me demandent quelle part est autobiographique. Je souris. Je n’aime pas répondre à cette question. Qu’est-ce que ça change ? En littérature, il me semble que l’enjeu n’est pas de coller à son propre parcours. Ce qui compte, c’est de transmettre une émotion, une vision subjective, et de tenter, par un travail sur la forme, de proposer une esthétique en adéquation avec le fond. Il me semble aussi que la vérité ne se limite pas à un vécu singulier.
Les discussions sont vivantes, je retrouve le plaisir de discuter littérature avec des inconnu.e.s, je retrouve également l’émotion d’inscrire quelques mots sur une page blanche, avant de tendre l’ouvrage. C’est nourrissant le lien en chair et en os, ça change du virtuel, même si j’apprécie votre fidélité, mesdames et messieurs, vous qui fréquentez avec assiduité cette page…
Au fait, j’ai un autre rendez-vous qui se profile bientôt. Je suis invitée le jeudi 17 octobre, au matin, pour donner une conférence lors de la journée L se réalisent, à la mairie du 9ème arrondissement de Paris. Je viendrai parler de liberté, en vous racontant un morceau de l’itinéraire de ma grand-mère, et de son impact sur ma propre vie. L’événement est gratuit, sur inscription (toutes les infos ici). Il est prévu que je dédicace à nouveau… Vous y verrai-je ?
PS : pour ce billet, j’ai fureté dans mes archives pour retrouver cette photo de moi, en 2012, dans le feu de l’action, lors d’un café littéraire… Par contre, pas de photo de Nantes, je n’ai pas songé à demander à quelqu’un de me photographier… Savoir se mettre en scène, un art que je ne maitrise pas encore !
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