M’Chroniques n°13 – MOUVEMENT DE CONSCIENCE
- juin 18, 2020
- by
- Mathilde Vermer
Ça se passe dans les rues américaines, dans les rues européennes, dans les rues françaises : des milliers de personnes, des gens qui d’habitude ne défilent pas avec des panneaux. Mais là, c’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, qui a sonné le réveil collectif, qui a suscité l’expression dans l’espace public. Parce que ce n’est plus possible ce racisme au quotidien, qui se révèle sous forme de discriminations et de violence. Le XXIème siècle doit être le siècle d’une rupture magistrale avec des millénaires où les rapports humains ont été fondés sur la domination.
Suffit la domination des Blancs sur les Noirs, et sur les minorités. Suffit la domination des riches sur les pauvres. Suffit la domination des hommes sur les femmes. Suffit la domination des adultes sur les enfants. Suffit la domination des valides sur les handicapés. Suffit la domination de l’Occident sur le reste du monde. Suffit la domination des humains sur tout le reste du monde minéral, végétal, animal. L’heure est au changement de paradigme. L’heure est au passage à des modes de coopération. Et pour coopérer, il faut de l’égalité, de la justice, du consentement.
Je regarde les mouvements sociaux actuels avec beaucoup d’optimisme. Comme toujours, la vérité libère la parole et l’action. Quel élan global secoue la planète ! Quel courage pour demander la transition vers le nouveau monde ! C’est primordial d’agir ensemble, au-delà des frontières, de nommer ensemble les problèmes, les enjeux, les refus. C’est essentiel de sortir du silence, de la peur et du statu quo. Il n’y a rien qui se transforme sans vaste mobilisation préalable. Le mouvement #blacklivesmatter, comme le mouvement #metoo, est salutaire. Il ouvre la voie pour des prises de conscience, pour des évolutions dans les mentalités, dans les pratiques. Il montre le chemin pour l’avenir, pour ce que nous devons créer pour nos enfants.
Bien sûr, des voix protestent, s’indignent, nient. C’est inconfortable la vérité pour ces voix-là. Elle leur demande de regarder en face des privilèges, elle leur demande de prendre du recul et de grandir, en sagesse, en solidarité, en éthique. Une fois qu’elle surgit, la vérité, on ne peut plus dire qu’on ne savait pas. On ne peut pas non plus l’empêcher de cheminer, d’infuser dans les têtes. Certes, ça prendra encore du temps pour arriver à une société égalitaire et coopérative – une société réellement démocratique. Certes. Mais le mouvement est là. Le mouvement progresse. D’année en année. De génération en génération. Ce n’est pas une question d’y croire ou pas, c’est un fait : aucune puissance ne peut freiner le besoin impérieux qui pousse des millions de poumons à respirer.
Et vous, vous les vivez comment ces mobilisations à grande échelle ?
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