M’Chroniques n°14 – MURMURES VENUS DE LOIN
- juillet 02, 2020
- by
- Mathilde Vermer
Tout est comme plus intense. Les sens sont plus aiguisés et chaque saveur, senteur, sensation, son, scintillement, apporte un plaisir démultiplié. Tentative absurde de rattraper des mois de manque. La terre nous donne tant, quand on peut sortir de nos appartements, nos bureaux, nos écoles. Offrir nos visages au soleil, au vent, à la pluie, offrir nos corps à la marche, à la nage, à une danse sous les étoiles. Se rappeler que notre vraie maison est tellement plus vaste, et que nos jambes sont des véhicules tellement plus extraordinaires que n’importe quel bolide.
Alors que nous plongeons vers un été tant attendu, alors que je découvre cette région méditerranéenne où je m’installe, je réfléchis à ce qui constitue le bonheur. À titre individuel d’abord. Évidemment, chaque personne trouve sa réponse, sa recette. A minimum une grosse dose d’amour. Je me dis que l’autre ingrédient essentiel au bonheur tient aux choix que l’on peut faire. Choisir son entourage, son travail, le lieu où l’on habite. Des choix qui viennent souvent de loin, comme des murmures qui s’élèvent des tréfonds de notre être. Des choix qu’il est bon d’écouter et de mettre en œuvre.
Évidemment, les choix ont toujours un prix, il y a des obstacles à franchir – se battre avec courage, faire preuve de ténacité, accepter des sacrifices. Nous avons tous pu en faire l’expérience. Tout comme nous savons que rien n’est jamais parfait, rien n’est jamais garanti pour l’éternité. La liberté est toujours une conquête éphémère et fragile. Le bonheur est si précieux car si volatil.
Suivant le fil de ma pensée, surgissent dans ma tête les récits qui peuplent les journaux. Les histoires de celles et ceux qui désespérément traversent des frontières pour oser une vie meilleure, parce qu’ils refusent d’être prisonniers d’un avenir condamné. Et même si les risques sont terribles, ils prennent la route, volontaires, intrépides. Mon cœur se serre en pensent à ces hommes et ces femmes, sur tous les continents, qui parfois meurent au cours de leur périple d’exil. Je me dis que la prochaine étape pour nos sociétés globalisées, c’est de permettre pour tous les habitants de la planète de vivre dans des conditions qui répondent à l’élan de leur âme. Peut-être qu’il faudra encore des siècles pour y arriver. Peut-être. Une chose est sûre : le bonheur est amplifié, consolidé, rallongé quand il est partagé par le plus grand nombre.
Et vous, vous avez l’impression de faire des choix qui contribuent à votre bonheur ?
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> Pour la photo, je remercie Louis Thibierge et son œil talentueux. Cadeau que cette image !