Dans quoi sommes-nous tombés ? C’est comme se réveiller dans un mauvais film américain, une histoire de fin du monde, de catastrophe nucléaire, d’invasion par des robots. Être impuissant devant ce déchaînement de folie, se rappeler ses cours d’histoire, revisiter les mécaniques qui conduisent vers les guerres. Frissonner en sachant qu’on ne pourra jamais enlever tous les couteaux des tiroirs de cuisine, et surtout on ne pourra jamais mettre hors d’état de nuire tous les objets susceptibles d’être détournés pour assassiner son prochain… C’est comme si on découvrait combien il est facile de tuer, n’importe où, n’importe quand.

Où est cette trêve estivale, ce moment si doux quand tout s’immobilise, pour regarder briller le soleil, constater à nouveau combien les fleurs sont belles, combien les flots sont bleus, combien la nuit est douce… Trêve qui appartient désormais au passé ? Mais qu’est-ce qui nous arrive ?

Comment réagir à cette épidémie de violence ? Par la division ? Par ces gesticulations politiques qui cherchent les coupables, qui surenchérissent dans la critique, qui désignent les adversaires à abattre ? C’est ça qu’on veut : une société qui se barricade et qui pointe le doigt vers ceux qui ont le « profil de l’ennemi » ??? J’ai envie tour à tour de crier, pleurer, vomir, face à tant de petitesse d’esprit, tant de manichéisme moral.

Finalement, ce n’est pas tant une question de savoir quoi faire. C’est plutôt une question d’avoir du courage. Du courage pour plaider pour l’unité, souligner ce qui nous rassemble, notre commune humanité, nos espoirs et nos rêves partagés. Je reviens d’une semaine de randonnée et je veux témoigner de cette humanité qui nous relie : dans la marche, on est tous à égalité, on a tous deux pieds et quand, après plusieurs kilomètres, la douleur ou la fatigue surgit, c’est tellement bon d’avoir un sourire, une parole de soutien, un peu d’eau, quelque chose qui fait qu’on se sent entouré, et qu’on peut reprendre la route.

Du courage donc, pour dire qu’on se ressemble et qu’on a besoin les uns des autres, et même de l’audace pour prendre des décisions radicales :

• Arrêter de diffuser à la télé, tous les soirs, des séries qui évoquent des meurtres (cette omniprésence de violence ne peut que donner des idées aux personnes à l’équilibre fragile – non ?)

• Pareil pour les jeux vidéos : pas nécessaire de préparer les ados à tuer sur écran, pas besoin de donner envie de passer à l’acte. Il y a des choses qu’il est inutile d’apprendre.

• Suspendre les ventes d’armes : la France inonde le monde d’avions de chasse, de chars et autres… Il y a forcément un effet boomerang à cultiver la mort sur la planète.

• S’attaquer aux inégalités : on ne peut pas continuer à exclure, exploiter, payer certains jobs une misère… Je ne sais pas comment réduire le gap entre riches et pauvres mais je sais que c’est dangereux de le laisser se creuser, de nourrir la frustration. En route pour une économie plus collaborative, plus créative, plus solidaire !

• Mettre en place des programmes éducatifs et culturels ambitieux. Formons les profs pour favoriser plus de dialogue et surtout pour désamorcer les situations de conflit. Trouvons de nouvelles clés pour ouvrir l’esprit des plus jeunes et leur donner envie de contribuer à un monde plus libre et plus harmonieux

• Faisons de l’écologie une cause internationale : mobilisons les énergies autour de la protection de la nature, de la biodiversité, des ressources. C’est ce combat qui le plus capital, qu’attendons-nous pour en faire une priorité ?

J’ai bien conscience que ces lignes paraîtront naïves à certains… Tant pis, c’est mon cri du cœur, ma façon de réagir à cette succession d’attentats. J’espère que, parmi vous, d’autres seront touchés par mes mots et auront envie de laisser un commentaire.

En attendant, je vous souhaite du courage pour trouver la meilleure façon de faire fructifier la paix dans vos vies.

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